Connues depuis l'antiquité
C'est de Chine que nous viennent les plus anciennes traces de connaissances des orchidées mais c'est à Théophraste (300 ans avant JC) que l'on doit l'appellation française. Il remarqua la forme de testicules des deux tubercules situés à la base de la tige des orchidées européennes et nomma ces plantes « Orckys ». Longtemps l'on a attribué à ces orchidées des vertus aphrodisiaques, croyance encore en vigueur ces dernières années en Turquie où le salep, farine de bulbes d'orchidées, est considéré comme doué de pouvoir sexuel et reproducteur. Il est la cause de destructions massives de plantes sauvages et de la disparition entière de sites.
Une grande famille
Constituant la plus importante et la plus diversifiée famille de plantes à fleurs, les orchidées comptent plus de 25 000 espèces botaniques réparties en 88 familles et 660 genres. Avec 75 000 hybrides, elles présentent une variété de formes unique dans le monde floral. Elles ont la particularité de présenter toutes les couleurs à l'exception du noir.
Contrairement à bien des idées reçues, les orchidées ne poussent pas que sous les climats tropicaux. On les trouve sur tous les continents, sous toutes les latitudes de par le monde, de l'équateur au cercle arctique, du bord de mer à plus de 4 000 m d'altitude, dans les milieux les plus divers, des espèces souterraines australiennes aux épiphytes des pays chauds. Jamais carnivores, les orchidées ne sont pas non plus des plantes parasites. Les espèces aériennes, accrochées aux arbres se nourrissent d'humidité et de débris organiques qui se déposent au creux des branches, pas au dépend des arbres qui les portent.
L'aventure du XIXème
C'est au milieu du XIXème siècle que commence à se développer l'intérêt et la connaissance des orchidées avec les premières floraisons de plantes tropicales en serres chaudes (William Cattley, 1818) décrite par John Lindley et les études de Darwin sur les orchidées de la région du Kent en Grande-Bretagne. En 1856, l'horticulteur britannique John Dominy obtient le premier hybride par croisement de deux espèces botaniques. C'est à l'époque où les « chasseurs d'orchidées » s'en vont dépouiller l'Amérique du Sud, l'Extrême-Orient et autres régions du monde de leurs joyaux naturels. Une véritable destruction par un ramassage systématique s'opère qui fera écrire certains qu'il ne s'agit « plus de la cueillette mais du pur brigandage ». Malheureusement, aujourd'hui encore, le massacre des orchidées botaniques se poursuit faisant disparaître une espèce de Paphiopedilum au Nord Vietnam ou raréfiant l'étonnant Ansellia africana au Kenya. Collectionneurs à la recherche de plantes rarissimes et touristes insouciants participent ainsi parfois par leurs achats à la disparition des orchidées sauvages.