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Les orchidées ne sont pas que des espèces exotiques qui poussent à l'autre bout du monde. La flore française en compte plus de 160 espèces dont une cinquantaine est présente en région Centre.
Une mosaïque de milieux
La région Centre rassemble 6 départements (Cher, Eure-et-Loir, Indre, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Loiret). Ainsi, alors qu'au nord nous sommes sur le Bassin Parisien, au sud commence déjà le Massif Central. Les changements de nature du sol à travers la région sont à l'origine de région biogéographique très diverses (Beauce, Brenne, Sologne, Forêt orléanaise, Perche...). Ces régions et l'utilisation qui est faite du sol influencent très largement la présence des orchidées.
Les orchidées indigènes poussent dans trois types de milieux principaux : les zones humides, les pelouses calcaires et les boisements.
- Les zones humides propices aux orchidées sont les prairies inondables, les tourbières, les marais... Tous ces milieux peuvent abriter des orchidées (Dactylorhizas, certains Orchis...) moyennant qu'ils n'aient subi de dégradations (engrais, labour, semis, amendement...). Ce sont actuellement des milieux très menacés. Peu rentables dans une agriculture moderne, ils sont souvent soit abandonnés soit modifiés pour les rendre plus productifs (drainage...).
- Les pelouses calcaires correspondent aux végétations rases qui se développent sur les coteaux. Ces milieux pauvres en nutriments ont une évolution très lente, ils sont les plus riches en orchidées (Ophrys, certains Orchis ...). Traditionnellement pâturés par des troupeaux ovins, ces milieux sont progressivement abandonnés. Leur fermeture progressive par boisement spontané menace la flore orchidophile.
- Les boisements sont pour moindre mesure des milieux propices aux orchidées (Goodyère, Epipactis, Limodore ...). Il peut s'agir de vieille pinède pour la goodyère, de boisement alluviaux pour des Epipactis ou de boisements calcicoles clairs.
Des espèces menacées
Nos orchidées indigènes sont pour la plupart menacées. Sensibles aux modifications de leurs milieux de vie, elles disparaissent du fait de l'intensification des pratiques agricoles (drainage, engrais, semis...). Les milieux humides les moins productifs sont drainés et labourés pour être semés. Lorsque l'humidité est trop importante, la valorisation du sol se fait par la plantation de peupliers. Les pelouses calcaires quant à elles sont abandonnées, peu à peu rognées par les labours ou plantées en pins. Ces menaces auxquelles il faut ajouter l'expansion de l'urbanisme, l'utilisation des milieux naturels pour des activités de loisirs (escalade, VTT, 4x4, moto-cross...) et la cueillette concourent à la disparition de nombreuses stations d'orchidées voire de certaines espèces. Ainsi en région Centre ont déjà disparu deux espèces: le Liparis de Loesel - Liparis loeselii (Linné) L.C.M. Richard, 1817 et le Malaxis des marais - Hammarbya paludosa (Linné) Kuntze, 1891.