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Une structure spécifique
Caractérisée par 3 sépales et 3 pétales dont l'un se différencie nettement : le labelle, la fleur d'orchidée présente des organes reproducteurs : étamines (mâles) et pistils (femelles) regroupés en plaque ou colonne : le gynostème.
Pour se reproduire, les orchidées ont besoin de la participation des insectes. Elles utilisent à cette fin diverses astuces pour les attirer, ressemblant à une femelle de bourdon ou de mouche ou simulant un papillon par exemple. Quelque soit le moyen qu'elles utilisent, l'insecte spécifiquement attiré par le leurre emportera avec lui le pollen qu'il déposera sur la fleur suivante qu'il visitera, assurant la nécessaire fécondation qui engendrera un nombre impressionnant de graines les plus fines qui soient, car dépourvues de substances nutritives.
Le secret de la multiplication
On connaissait depuis 1846 la présence dans les racines d'orchidées de champignons microscopiques vivant en symbiose avec elles. Mais ce n'est qu'au début du XXème siècle que le français Noël Bernard fit le rapprochement entre la présence de ces champignons et la germination des graines. Il effectue alors des semis de graines d'orchidées sur des milieux gélosés stérilisés (culture in vitro) ensemencés de champignons. Les graines germent, le mode de multiplication est trouvé. En 1922, l'américain Lewis Knudson prouve que la présence des champignons n'est pas obligatoire en mettant au point une « solution » qui porte son nom. La « solution de Knudson » est composée de différents produits chimiques sur un support de sucre, d'agar et d'eau. C'est l'utilisation de cette méthode qui permet aujourd'hui encore la multiplication des orchidées. Il reste que pour voir fleurir une orchidée, il faut encore beaucoup de patience entre le moment de la fécondation réalisée manuellement et celui de la floraison. Ainsi il faut attendre :
- 8 à 12 mois pour obtenir des graines
- 8 à 16 mois de culture in vitro
- 18 à 48 mois de culture en serre jusqu'à la première floraison soit plus de 3 ans au minimum pour voir la première fleur apparaître.
Ceci explique en partie le prix élevé des plantes de culture.
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La culture nécessite comme pour toutes les plantes un minimum de lumière, un minimum de température, un minimum d'humidité et un minimum de nourriture. En règles générales :
- lumière : pas d'exposition directe au soleil mais placer vos plantes derrière un voilage, proche d'une fenêtre,
- température : celle d'un appartement normalement chauffé convient la plupart à la plupart des espèces,
- humidité : un arrosage hebdomadaire est de règle, mais c'est surtout l'humidité ambiante autour de la plante qui importe. Utiliser une eau non calcaire (eau de pluie par exemple). Placer vos plantes sur un plateau garni de gravillons dans lequel vous verserez un peu d'eau, les pots étant placés au dessus du niveau de l'eau.
- engrais : engrais spécifiques aux orchidées, à mettre sans excès dans l'eau d'arrosage, les racines des orchidées craignent les brûlure des composés chimiques des engrais. Un engrais à base de composés naturels ne brûlera pas les racines et vous donnera plus de souplesse dans son emploi.
- compost : n'utiliser que des composts spécifiques aux orchidées ; exclure les terreaux destinés à la culture d'autres plantes. Rempoter tous les 2 ou 3 ans, après floraison.
En cas de baisse inopiné de température, ne pas exposer les plantes brutalement à une source de chaleur, mais remonter doucement à température de la pièce (1° par heure).
Les sécrétions de « sues » à la bases de certaines orchidées sont signes de bonne santé ; attention aux fournis qui en raffolent.
Pour conserver votre eau de pluie, y mettre quelques morceaux de charbon de bois.
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Les Cattleyas
Les Cattleyas
Originaires d'Amérique du Sud, les cattleyas séduisent par leurs couleurs : blanc, rose, mauve, parme, jaune, orange, rouge, saumon, vert ou violet presque bleu. Souvent bicolores, ils embaument par leur parfum enivrant.
Reine des orchidées ont dit certains du cattleya, fleur symbole des amours de Swan et Paulette dans « A la recherche du temps perdu » de Marcel Proust, le cattleya est une fleur royale. Fleur nationale du Costa Rica, le Cattleya skinneri porte 5 à 10 fleurs de 8 à 10 cm de diamètre, rose au labelle pourpre et à la gorge blanche. Sur un pied fort et comptant quelques années de vie adulte (les orchidées ont une vie indéfinie) on compte par dizaines les fleurons odorants.
Les plantes vendues dans le commerce sous l'appellation « cattleya » sont généralement des hybrides intergénériques croisements de cattleya, laelia, brassavola et spophronites.
Le cattleya est une plante de lumière, celle qui en demande le plus parmi les orchidées. Il se contente d'une température minimale de 14°C et la température d'un logement lui convient bien.
Pour refleurir de longues nuits lui sont nécessaires
Le laisser dormir sans lumière
Les cattleyas peuvent être divisés à condition de garder 4 pseudo-bulbes et une pousse par potée.
Le rempotage intervient après l'apparition des nouvelles racines des jeunes pousses.
Les Cymbidiums
Les Cymbidiums
C'est l'orchidée la plus connue, la plus produite sans doute car la plus vendue. Résistant, le cymbidium est de culture facile. Coupé, sa tige florale ou l'une de ses fleurs (encore appelées fleurons) durent 3 ou 4 semaines, sur pied la floraison persiste 1 à 2 mois.
Le cymbidium, qui doit son nom au botaniste suédois Linné, est originaire de l'Asie et de l'Océanie. On le trouve, à l'état sauvage, des pieds de l'Himalaya à l'Australie en passant par la Chine.
Les plantes proposées, hybrides de culture, présentent une grande variété de couleurs du blanc presque pur au bordeaux en passant par des roses, jaunes, verts, rouges, bronze, ocre, chamois...
Les plantes se présentent en trois tailles différentes, mini, normale et grande. Les cymbidiums vont de 30 cm à plus d'1,5 mètre.
Le cymbidium aime beaucoup la lumière et supporte le soleil tout comme les températures de 3 à 30°C. Toutefois à l'apparition des boutons, il convient de lui proposer de 15 à 18°C environ.
Sortir impérativement votre cymbidium l'été dans un endroit semi ombragé ; c'est la condition de sa floraison.
Rempotage et multiplication tous les 2 à 3 ans. Rempotez les au printemps dans un mélange à base d'écorce de pin par exemple. Vous pouvez diviser les touffes les plus grosses en gardant au moins 3 bulbes et une pousse pour chaque nouvelle plante.
Attention à l'automne, en rentrant vos cymbidiums ne rentrez ni limace ni escargot, ils aiment vos plantes et particulièrement les tiges florales.
Les Dendrobiums
Les Dendrobiums
Plantes de l'Océanie et de l'Asie, ils sont des plus variés, du plus petit au plus grand, de 3 cm à plus de 2 mètres. De couleur blanche à violette en passant par une gamme de roses, on trouve aussi des dendrobiums dans les tons jaunes. Les dendrobiums du commerce les plus fréquents, hybrides, aiment les atmosphères chaudes et humides se contentant de températures modérées en hiver (16 à 18°C). Toutefois, suivant leurs origines, ils peuvent demander des conditions bien différentes, le plus généralement de la fraîcheur et du repos, notamment dans les types dits « nobile ». Ainsi on distingue généralement quatre groupes de dendrobiums suivant les températures et les périodes de repos exigées (hivernales).
Respecter la période hivernale de repos en diminuant les arrosages
Les Miltonias
Les Miltonias
Originaires d'Amérique du Sud, principalement du Brésil et de la Colombie, les miltonias ont des fleurs plates, colorées souvent dans les tons rouge, jaune et blanc. Les fleurs, semblables à de grosses pensées aux couleurs délicates, se remarquent par les dessins de leur cœur ; les hybrides offrent une gamme de couleur et un palette de pastels délicats qui attirent l'attention ; les fleurs sont groupées sur une hampe florale qui apparaît entre la première feuille et le pseudobulbe.
Les miltonias aiment être dans un milieu humide, leur compost ne doit jamais sécher. Les racines sont fines et demande un support bien drainant. Des feuilles pliées en accordéon sont le signe typique d'un manque d'humidité lors de leur croissance. La température à maintenir doit être de 15-16°C la nuit et inférieure à 27°C le jour.
Pas d'excès de chaleur, une humidité suffisante et proscrire les grands pots
Les Odontoglossums
Les Odontoglossums
De par leurs origines, des montagnes américaines du Pérou et de la Colombie au Mexique, les odontoglossums sont des plantes dites de serre froide : 7 à 10°C leur suffisent la nuit et 15 à 20°c le jour. Les odontoglossums sont peu gourmands en lumière mais demandent un taux d'humidité important (de l'ordre de 70%). Suivant leurs origines géographiques, les odontoglossums requièrent des modes de culture différents, certains demandant plus de chaleur. Tous prospèrent avec une humidité importante et sont peu exigeants en engrais. Classiquement les couleurs vont du blanc au jaune, les fleurs présentent aussi des colorations de brun et pourpre. Les hybrides, plus faciles à cultiver offrent des couleurs plus variées et plus lumineuses.
Pas d'excès de chaleur
Une moiteur élevée
Les Oncidiums
Les Oncidiums
Originaires d'Amérique, la plupart des oncidiums se remarque par le grand nombre de leurs fleurs (on peut couramment en compter 40 à 50 sur une seule hampe florale).
Si les couleurs les plus fréquentes sont le jaune et le marron, on trouve aussi le blanc, le rouge, le mauve dans les fleurs, sans parler de l'orangé de l'Oncidium papilio à la fleur posée comme un insecte sur l'extrémité de sa tige florale. Les oncidiums peuvent sembler fragiles par égard à leur finesse et la petite taille des fleurs chez la plupart des espèces, certaines atteignant toutefois 6 à 7 cm de diamètre. Si les oncidiums sont tous originaires d'Amérique, on les trouve des bords de mer chauds aux Andes avec des climats bien différents. On retiendra une température de 14 à 16°C la nuit et de 18 à 24°C le jour pour un taux d'humidité de 50%.
Un compost moite sans excès d'eau
Pas d'excès de température
Les Phalaenopsis
Les Phalaenopsis
Voici l'orchidée d'appartement par excellence. Avec ses origines orientales, les espèces botaniques se trouvent dans tout le sud-ouest de l'Asie continentale et insulaire, et ses allures de papillons en vol (les phalènes sont des papillons nocturnes), le phalaenopsis à de quoi séduire. A ses atouts de charme et son port gracieux, il ajoute ses tons pastels : une gamme tout en subtilité du blanc pur au parme, avec des dégradés de roses, jaunes auxquels s'ajoutent d'inattendus striés et pointillés. Les feuilles, à la base de la plante, se présentent comme de grandes langues vert foncé où s'ajoutent parfois des dessins gris argenté. Le phalaenopsis fleurit habituellement en hiver mais sa floraison est si longue qu'elle peut durer 6 mois et se prolonger l'été.
Le phalaenopsis aime la chaleur (18 à 24°C le jour et 15 à 18°C la nuit) et ses boutons floraux n'apprécient pas la fraîcheur et le froid qui les font jaunir et tomber.
Curieuse, cette plante peut fleurir 6 mois de suite et produire plus de 50 fleurs, présente d'autres particularités : elle peut refleurir à l'extrémité de la tige florale, émettre des tiges florales secondaires ou des keikis (en hawaïen : bébé). Ceux-ci donneront de nouvelles plantes. Une curieuse manière de se reproduire.
Pas d'eau au cœur de la plante
Beaucoup de lumière mais pas de soleil direct
Ne pas couper les tiges florales en fin de floraison (sauf si elles sont totalement desséchées)
16°C minimum dès l'apparition des boutons floraux.
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Connues depuis l'antiquité
C'est de Chine que nous viennent les plus anciennes traces de connaissances des orchidées mais c'est à Théophraste (300 ans avant JC) que l'on doit l'appellation française. Il remarqua la forme de testicules des deux tubercules situés à la base de la tige des orchidées européennes et nomma ces plantes « Orckys ». Longtemps l'on a attribué à ces orchidées des vertus aphrodisiaques, croyance encore en vigueur ces dernières années en Turquie où le salep, farine de bulbes d'orchidées, est considéré comme doué de pouvoir sexuel et reproducteur. Il est la cause de destructions massives de plantes sauvages et de la disparition entière de sites.
Une grande famille
Constituant la plus importante et la plus diversifiée famille de plantes à fleurs, les orchidées comptent plus de 25 000 espèces botaniques réparties en 88 familles et 660 genres. Avec 75 000 hybrides, elles présentent une variété de formes unique dans le monde floral. Elles ont la particularité de présenter toutes les couleurs à l'exception du noir.
Contrairement à bien des idées reçues, les orchidées ne poussent pas que sous les climats tropicaux. On les trouve sur tous les continents, sous toutes les latitudes de par le monde, de l'équateur au cercle arctique, du bord de mer à plus de 4 000 m d'altitude, dans les milieux les plus divers, des espèces souterraines australiennes aux épiphytes des pays chauds. Jamais carnivores, les orchidées ne sont pas non plus des plantes parasites. Les espèces aériennes, accrochées aux arbres se nourrissent d'humidité et de débris organiques qui se déposent au creux des branches, pas au dépend des arbres qui les portent.
L'aventure du XIXème
C'est au milieu du XIXème siècle que commence à se développer l'intérêt et la connaissance des orchidées avec les premières floraisons de plantes tropicales en serres chaudes (William Cattley, 1818) décrite par John Lindley et les études de Darwin sur les orchidées de la région du Kent en Grande-Bretagne. En 1856, l'horticulteur britannique John Dominy obtient le premier hybride par croisement de deux espèces botaniques. C'est à l'époque où les « chasseurs d'orchidées » s'en vont dépouiller l'Amérique du Sud, l'Extrême-Orient et autres régions du monde de leurs joyaux naturels. Une véritable destruction par un ramassage systématique s'opère qui fera écrire certains qu'il ne s'agit « plus de la cueillette mais du pur brigandage ». Malheureusement, aujourd'hui encore, le massacre des orchidées botaniques se poursuit faisant disparaître une espèce de Paphiopedilum au Nord Vietnam ou raréfiant l'étonnant Ansellia africana au Kenya. Collectionneurs à la recherche de plantes rarissimes et touristes insouciants participent ainsi parfois par leurs achats à la disparition des orchidées sauvages.
- Détails
Les orchidées ne sont pas que des espèces exotiques qui poussent à l'autre bout du monde. La flore française en compte plus de 160 espèces dont une cinquantaine est présente en région Centre.
Une mosaïque de milieux
La région Centre rassemble 6 départements (Cher, Eure-et-Loir, Indre, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Loiret). Ainsi, alors qu'au nord nous sommes sur le Bassin Parisien, au sud commence déjà le Massif Central. Les changements de nature du sol à travers la région sont à l'origine de région biogéographique très diverses (Beauce, Brenne, Sologne, Forêt orléanaise, Perche...). Ces régions et l'utilisation qui est faite du sol influencent très largement la présence des orchidées.
Les orchidées indigènes poussent dans trois types de milieux principaux : les zones humides, les pelouses calcaires et les boisements.
- Les zones humides propices aux orchidées sont les prairies inondables, les tourbières, les marais... Tous ces milieux peuvent abriter des orchidées (Dactylorhizas, certains Orchis...) moyennant qu'ils n'aient subi de dégradations (engrais, labour, semis, amendement...). Ce sont actuellement des milieux très menacés. Peu rentables dans une agriculture moderne, ils sont souvent soit abandonnés soit modifiés pour les rendre plus productifs (drainage...).
- Les pelouses calcaires correspondent aux végétations rases qui se développent sur les coteaux. Ces milieux pauvres en nutriments ont une évolution très lente, ils sont les plus riches en orchidées (Ophrys, certains Orchis ...). Traditionnellement pâturés par des troupeaux ovins, ces milieux sont progressivement abandonnés. Leur fermeture progressive par boisement spontané menace la flore orchidophile.
- Les boisements sont pour moindre mesure des milieux propices aux orchidées (Goodyère, Epipactis, Limodore ...). Il peut s'agir de vieille pinède pour la goodyère, de boisement alluviaux pour des Epipactis ou de boisements calcicoles clairs.
Des espèces menacées
Nos orchidées indigènes sont pour la plupart menacées. Sensibles aux modifications de leurs milieux de vie, elles disparaissent du fait de l'intensification des pratiques agricoles (drainage, engrais, semis...). Les milieux humides les moins productifs sont drainés et labourés pour être semés. Lorsque l'humidité est trop importante, la valorisation du sol se fait par la plantation de peupliers. Les pelouses calcaires quant à elles sont abandonnées, peu à peu rognées par les labours ou plantées en pins. Ces menaces auxquelles il faut ajouter l'expansion de l'urbanisme, l'utilisation des milieux naturels pour des activités de loisirs (escalade, VTT, 4x4, moto-cross...) et la cueillette concourent à la disparition de nombreuses stations d'orchidées voire de certaines espèces. Ainsi en région Centre ont déjà disparu deux espèces: le Liparis de Loesel - Liparis loeselii (Linné) L.C.M. Richard, 1817 et le Malaxis des marais - Hammarbya paludosa (Linné) Kuntze, 1891.